Bien-être

Bien se faire cambrioler, c’est aisé !

4 janvier 2019

Alors oui, je sais, le titre est quelque peu aguicheur, voir carrément irrévérencieux, mais que voulez-vous, on ne se refait pas ! Et ce n’est certainement pas l’arrivée de cette nouvelle année, qui, sur ce point, me fera changer 😉

 

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous une expérience des plus (extra)ordinaires : je me suis faite cambrioler.

Certains ont suivi un peu sur mon compte Instagram :

Pour les autres, petit rappel des faits : nous sommes fin 2018, à quelques jours de Noël, le coeur léger, l’estomac préparé à ingurgiter les fêtes de fin d’année, et surtout le porte-monnaie sécurisé puisque je venais ENFIN de me décider à louer mon appart; ô la bonne idée !

Manque de bol, à peine cette petite expérience enclenchée que BIIIM, je me fais cambrioler. Pas cool…oui mais voilà, force est de constater que cet évènement a provoqué chez moi des réactions en chaîne des plus surprenantes. Je m’en vais donc vous donner 10 conseils pour (tenter) de relativiser et de (mieux) vivre ce méfait…

1 – Respirer

Aussi bête que cela puisse paraître, au moment du coup de fil annonciateur, plutôt que de hurler, j’ai demandé à mon interlocutrice quelques secondes pour encaisser. Je ne sais plus précisément combien de temps cela à durer. 30s ? 1mn ? Le temps c’était, de toute façon, arrêté. En tout cas, le temps qu’il faut pour inspirer et expirer lentement, histoire d’irriguer mon cerveau pour que l’info soit correctement assimilée. Et déjà, je peux vous assurer que cette petite manip a permis de « clarifier » mon esprit avant de partir en guerre…

2 – Sécuriser

Je n’étais pas sur Paris au moment des faits. Pourtant, plutôt que de me ruer sur les lieux du crime, d’avoir le bide retourné et le moral piétiné, j’ai décidé de gérer le plus urgent à distance : sécuriser mon appart. Autrement dit, j’ai demandé à l’agence qui gérait mon appart de changer immédiatement la serrure sans rien toucher dans l’appart. Une fois cette action effectuée, je pouvais (presque) m’en retourner, à mes dindes fourrées et à mes palets chocolatés.

3 – Profiter des êtres aimés

J’ai opté à ce moment là pour la stratégie de la diversion. Après avoir appelé assurance, fait ma pré-plainte en ligne, et effectué un premier récapitulatif des objets volés (l’agence m’avait fait un reportage photo le soir même pour que je vois un peu l’étendue des dégâts), j’ai tout simplement essayé de profiter un maximum des êtres aimés. Ce qui est fait n’est plus à faire. Il n’y a rien d’autre que j’aurais pu sauver en me rendant sur place donc j’ai choisi de respirer, de me concentrer sur le cocon familial adoré et sur la célébration du petit Jésus nouveau-né.

4 – Relativiser

Facile à dire vous m’objecterez. Mais c’est pourtant ce qu’il s’est passé. Le fait même de mettre mon appartement en location l’avait rendu « neutre », sans réelle âme. J’étais déjà prête à le « lâcher ». Ce cambriolage est donc arrivé après de longues semaines de ma part où j’avais trié, jeté, dégagé, épuré, où j’avais en quelque sorte, préparé ma nouvelle vie de mobilité. Donc à vrai dire, chance ou simple réalité, comme a rétorqué mon père que j’ai appelé quelques secondes après l’annonce :« Mais de toute façon, tu n’as RIEN à cambrioler ! ». Remarque qui m’a fait sourire sur le moment. Parce que c’était fichtrement vrai. Alors, certes, c’est désagréable de voir sa chambre retournée, ses affaires éparpillées, ses tiroirs vidés, mais une fois l’état des dégâts faits, j’ai réalisé qu’effectivement, j’avais déjà fait un gros travail de détachement matériel au cours des derniers mois. Par souci de respect de l’enquête en cours, je ne ferai pas ici l’inventaire, ni ne détaillerai comment le cambriolage a eu lieu exactement mais comme dit l’autre, ça n’est « QUE » du matériel. Cette phrase a pris toute son ampleur pour moi. Si ce n’est la colère et la déception d’avoir confié mon appart et que ce dernier ait été malencontreusement visité, j’ai vite compris :

  • Aucune blessure à déplorer
  • Aucun « vrai » dégât / casse, ou si peu…
  • Il y a bel et bien un responsable et je sais donc que TOUT me sera remboursé (sinon c’est la guerre 😉 et Dieu sait que je suis une guerrière née…)
  • Ça aurait pu être vraiment pire…les cambrioleurs avaient ma clé (no comment) donc je n’ai pas vécu ça comme une intrusion en tant que tel. C’est un cambriolage d’ »opportunité » si l’on peut dire. Ça n’avait pas été planifié. Ils sont tombés sur mes clés, et ont décidé de jouer…

5 – Se faire aider

Une fois sur place (2 semaines et demi plus tard), il a fallu rentrer dans le vif du sujet, revenir chez moi, monter les escaliers, tourner la (nouvelle) clé, respirer un grand coup, et entrer. Constater les dégâts. J’ai demandé à être aidée, à être accompagnée. Ne surtout pas être seule dans ce moment de fragilité… Et en quelques heures, l’appart était de nouveau sur pied. (Presque comme si) rien n’était arrivé…

6 – Nettoyer

Je risque d’en perdre quelques uns sur ce paragraphe mais tant pis, je me lance ;-). Je ne l’avais jamais fait avant, mais sur les conseils d’une amie, j’ai effectué un petit nettoyage « énergétique » des lieux avant ma première nuit post-cambriolage, histoire de se laisser une chance d’arriver à revivre dans cet appart adoré. Pour les plus aguerris, le nettoyage à la sauge semble requis 😉

7 – Se mobiliser

Puis en l’espace de 48h, le parcours du combattant pouvait commencer : rassemblement des factures des objets volés, constitution du dossier assurance, dépôt de plainte etc etc. 48H où on se met en monde guerrier. Mauvais moment à passer, mais ça a été rapidement réglé. Là encore, il n’y a plus qu’à attendre que les assurances étudient mon dossier. Je n’ai plus la main dessus, les dés sont jetés. Se détacher est la seule et unique clé.

8 – Prioriser

Plus le temps passe et plus je réalise à quel point au moment où c’est arrivé, j’étais déjà dans cette démarche de chercher à comprendre et à noter ce qui est VRAIMENT important pour moi et au vu de ma réaction des plus zen, je crois que le boulot était déjà bien avancé. Mes seules inquiétudes étaient : mes papiers d’identité. C’est la SEULE chose qui m’aurait réellement contrariée. Le reste…ma foi…

9 – Voyager pour essentialiser

J’étais partie pour quasiment 3 semaines quand c’est arrivé. Et finalement, faites l’exercice si vous le voulez, mais quand on part trois semaines, l’essentiel est avec vous. Votre vie tient dans deux petits sacs. En tout cas la mienne. Ce que vous ne jugez pas bon de prendre avec vous sur une telle durée, n’est donc pas essentiel, de fait ! Vous pouvez vous en passez 3 semaines, vous pourrez vous en passer une vie entière…

10 – Positiver et recommencer

Réaliser que l’on peut se « passer » des choses est réellement libérateur. Mon choix de ne pas rentrer au moment où j’ai appris la nouvelle a été évident pour moi. Je n’allais certainement pas sacrifier un moment d’amour pour…pourquoi d’ailleurs ? Rien (je crois). Rien, précisément.

Alors on continue à respirer, on remercie les entités que les choses n’aient pas été plus détériorées, que personne n’ait été « touché », on remonte en selle en remettant son appart à louer et on continue à voyager, à explorer, à poursuivre sa quête de priorités.

Il était une fois… 2019